Le Mérite Agricole
Reconnaître les parcours d’exception, qu’ils soient liés à la production, à la recherche, à l’enseignement, à l’administration, à la forêt, à l’agroalimentaire ou à la préservation de l’environnement.
LA CRÉATION DU MÉRITE AGRICOLE
L’Ordre du Mérite Agricole :
une distinction de référence
Créé le 7 juillet 1883 par Jules Méline, alors ministre de l’Agriculture, l’Ordre du Mérite agricole a été instauré pour récompenser les services éminents rendus au monde agricole. Il s’agit de reconnaître les parcours d’exception, qu’ils soient liés à la production, à la recherche, à l’enseignement, à l’administration, à la forêt, à l’agroalimentaire ou à la préservation de l’environnement.
Cette distinction relève de l’autorité du ministre de l’Agriculture, qui décide des nominations après consultation du Conseil de l’ordre du Mérite agricole.
L’Ordre du Mérite agricole fait partie des rares ordres ministériels maintenus après la création de l’Ordre national du Mérite par le Général de Gaulle en 1963 — aux côtés des Palmes académiques, du Mérite maritime et de l’ordre des Arts et des Lettres. Il compte trois grades : chevalier, officier et commandeur.
Souvent surnommé « la Légion d’honneur du monde rural », cet ordre témoigne de la reconnaissance de la Nation envers celles et ceux qui consacrent leur vie à nourrir, préserver et transmettre.
Les
Conditions d’Attribution
Les modalités d’entrée dans l’Ordre du Mérite agricole sont fixées par le décret n°59-729 du 15 juin 1959. Pour être nommé, il faut jouir de ses droits civils et justifier de quinze années de services réels rendus à l’agriculture, dans l’un des domaines suivants :
→ dans les activités définies à l’article L.311-1 du Code rural et de la pêche maritime (agriculture, élevage, aquaculture, etc.) ;
→ dans les secteurs qui s’y rattachent, comme la filière agroalimentaire, la gastronomie, les métiers de bouche, la filière forêt-bois, ou encore les services agricoles ;
→ dans des fonctions publiques ou administratives liées au monde agricole ;
→ ou encore à travers des travaux scientifiques, publications agricoles, ou toute activité valorisant l’agriculture ou le monde du vivant.
Les nominations et promotions ont lieu chaque année en janvier et en juillet.
L’ordre comporte trois grades :
• Chevalier : accessible après 15 ans de service ;
• Officier : après 5 ans minimum au grade de chevalier ;
• Commandeur : après 5 ans minimum au grade d’officier.
Des dérogations peuvent toutefois être accordées pour les personnes présentant des titres exceptionnels, en reconnaissance de parcours particulièrement remarquables.
HISTOIRE : DE LA LÉGION D’HONNEUR AU POIREAU
Aux origines du Mérite agricole :
une Légion d’honneur des champs
L’Ordre du Mérite agricole voit le jour le 7 juillet 1883, sous l’impulsion de Jules Méline, alors ministre de l’Agriculture. À l’époque, ce jeune ministère vient tout juste de gagner son autonomie, après avoir longtemps dépendu du Commerce.
Constatant l’ampleur de la population agricole – plus de 18 millions de Français en vivent alors – et la rareté des distinctions accordées à ce monde pourtant essentiel, Méline souhaite créer une décoration équivalente à la Légion d’honneur, mais dédiée aux acteurs de l’agriculture : agriculteurs, savants, enseignants, chercheurs, techniciens…
Inspiré par la Légion d’honneur, il imagine un insigne similaire. Si le modèle d’origine n’est finalement pas retenu, le ruban vert bordé de liserés rouges reste, en clin d’œil à l’ordre national. Le dessin de la croix est signé par Lemoine fils, bijoutier de la Légion d’honneur. Aujourd’hui encore, les insignes sont frappés par l’Administration des Monnaies et Médailles.
À ses débuts, la décoration est accueillie avec ironie par une partie de la presse et des parlementaires, qui la surnomment rapidement « le poireau », en raison de son ruban vert et blanc rappelant la célèbre plante potagère. L’expression est restée, conférant au Mérite agricole un surnom affectueux et populaire.
Initialement limité au grade de chevalier, l’ordre s’enrichit progressivement : le grade d’officier est institué en 1887 par François Barbe, puis celui de commandeur en 1900 par Jean Dupuy. Ces évolutions marquent la montée en reconnaissance d’une décoration devenue aujourd’hui un symbole fort du mérite rural et agricole.